L’univers du pixel à beaucoup évolué ces dernières années.

Prenez l’exemple du monde du jeu-vidéo. Après l’escalade des années 1990-200, années pendant lesquelles les hordes de graphistes et de développeurs du milieu ont mené la vie dure au pixel, en voulant à tout pris le faire disparaitre, au profit du photo réalisme, de la HD, et d’une expérience vidéo-ludique plus ‘riche’, a commencé à émerger un mouvement complètement opposé; La réintroduction du pixel comme élément moteur de l’image, son utilisation complètement assumée, et finalement l’émergence d’une philosophie ludique quelques fois oubliée : le fond prône sur la forme.

Ce constat, vous pouvez, si vous doutez de mes propos, le vérifier en visitant des sites tels que http://www.underground-gamer.com, communauté dédiée aux jeux de toutes les époques durant lesquelles le crénelage (ou aliasing en anglais) était encore, si ce n’est assumé, au moins subit en silence.

L’apparition du mouvement ‘pixel art’, dans le même ordre d’idée, fait du pixel un élément majeur d’oeuvres graphiquement très élaborées (en atteste le travail titanesque d’eBoy http://hello.eboy.com/eboy/category/object/global-tags/pixorama/) , alors même que leur matière première reste inchangée depuis des lustres (un pixel, c’est une surface dont les dimensions varient en fonction de l’interface sur lequel il est affiché, mais fondamentalement, ça reste un petit rectangle -non, un pixel n’est pas, contrairement à la croyance, carré-).

Bref, le pixel est bel et bien revenu sur le devant de la scène, et vous vous doutez bien qu’avec un pseudo comme le mien, on ne peut qu’y être sensible.

Alors lorsque, au cours de mes ballades numériques, je tombe sur un jeu qui fait un usage intensif du pixel, qui fait preuve d’un concept d’une simplicité (ne pas confondre avec banalité) étonnante, et ui le fait bien, je ne peux m’empêcher d’en parler.

Small Worlds

tel est le nom de ce ‘casual game’;

Créé dans le cadre de la ‘Casual Gamplay Competition 6‘, dont le thème est ‘Explorer‘, ce petit bijou répond avec brio au sujet.

Vous incarnez un personnage, minimaliste, dans un univers dont l’échelle va, au fil de votre exploration, s’étendre, se révélant a vous. Tout le génie de cet ovni tient à l’utilisation du ‘fog of war‘ qui vous pousse à errer, avancer, reculer, sauter, dévoilant petit à petit, le monde qui vous entoure.

Rien à gagner, rien a perdre, pas de mort, d’énigmes…

Il n’y aura que vous, et l’immense plaisir de la découverte.